Ca y est. Les odeurs de feu de bois reviennent dans la
maison, lourdes, entêtantes, rassurantes. Il fait frais, j’accumule les couches
de chaussettes et de collants sous mon sarouel, et dehors, il fait gris. Ce week-end, nous ferons très certainement la traditionnelle photo devant le liquidembare dans la cour, parce qu'il est bien rouge, et que si on attend la semaine prochaine il sera dégarni. C’est
joli, ces couleurs que les arbres tiennent à bout de bras. C’est joli, la
campagne, et cela me frappe d’autant plus cet après-midi, en rentrant de la
ville en voiture avec mon papa. Je le remarque mieux maintenant, maintenant que
je suis citadine. Des arbres, en ville, il y en a aussi, mais si peu ; c’est
pareil pour l’herbe. Là-bas il n’y a pas de champs, ni de vaches, ni de fumier,
ni de prés. Mais j’apprécie aussi.
Toujours est-il que l’automne est là, mais moi j’aime ça. A
croire que la pluie ne me dérange pas, même si elle me trempe les pieds le soir
si j’attends le tram, même si elle éclabousse la selle de mon vélo – et par conséquent mon arrière-train délicat. Et
puis ces ambiances, on pourrait en faire des tableaux, entre les vendeurs de
marrons chauds, les feuilles mortes qui crissent sous mes roues, le ciel gris… .
Ca ne m’attriste pas, non, ça me donne juste envie de chocolat chaud ou de thé,
de goûters au chaud à l’intérieur, de ballades dans les champs, de pulls, de
soupes de potiron. De jolis clichés pour une jolie saison trop souvent mal aimée.